Il y a des courses qui nous laissent un goût d’inachevé. Non pas à cause de la météo, du dénivelé ou même du chrono, mais à cause d’un choix de préparation. C’est ce qui m’est arrivé lors de mon dernier trail de 30 kilomètres. Une erreur de planification qui m’a servi de leçon : j’ai fait ma dernière grosse séance bien trop près de la course. Retour sur cette expérience qui m’a appris que récupérer, c’est aussi s’entraîner.
Le piège du « dernier effort »
Comme beaucoup de coureurs, j’avais envie de valider mes sensations une semaine avant le jour J. Alors j’ai calé une sortie longue et difficile, 20 kilomètres avec du D+, à une semaine pile de mon trail. Sur le moment, je me suis dit : « Parfait, je me rassure, je travaille l’allure, et je me repose ensuite. » Mais cette sortie a laissé plus de traces que prévu. J’ai senti que mon corps n’avait pas eu le temps de se régénérer pleinement.
Pourquoi le timing est crucial avant une course
Les experts sont clairs là-dessus : la récupération est une phase active de la préparation. Pour un trail de 30 km, la dernière sortie exigeante devrait être placée au moins 8 jours avant. Pour un 50 km, on parle même de 10 à 12 jours. Pour les distances plus courtes (inférieures à 20 km), 5 à 6 jours peuvent suffire.
Pourquoi autant de marge ? Parce que l’organisme met plusieurs jours à reconstituer ses réserves, réparer les micro-lésions musculaires et retrouver une forme optimale. Faire une sortie trop tard, même bien gérée, risque d’entamer cette phase de régénération cruciale.
Savoir s’arrêter à temps, c’est aussi s’écouter
La difficulté, c’est de savoir quand « stopper la charge ». Cette zone grise entre vouloir en faire juste assez… et en faire trop. On est tenté de tester, de valider. Mais parfois, il faut avoir le courage de lever le pied, de ne pas faire « la séance de trop ». Cette capacité à gérer l’effort dans le temps, c’est ce qui fait la différence sur la ligne de départ.
Ma leçon : mieux vaut arriver un peu trop frais que déjà entamé
Ce que je retiens, c’est qu’il vaut mieux arriver sur la ligne un peu trop reposé que déjà émoussé. La fraîcheur physique joue un rôle énorme, surtout sur trail où l’usure musculaire est rapide. Ma prochaine prépa ? Dernière séance costaud 9 jours avant, puis décrassage, repos actif, et soins du corps (sommeil, alimentation, hydratation).
Conclusion
Préparer un trail, ce n’est pas qu’une affaire de kilomètres accumulés. C’est aussi une gestion fine du calendrier et de l’écoute de soi. La prochaine fois, je respecterai ce temps de latence nécessaire à la récupération. Parce que parfois, pour mieux courir… il faut savoir s’arrêter.